Je ne suis pas passionné·e de foot.
Mais parfois, une trajectoire accroche mon attention, même de loin.
Celle de Walid Regragui, je ne l’ai pas suivie pour les scores.
Je l’ai suivie pour ce qu’elle disait, en creux, sur la ténacité, la confiance, et la fierté tranquille.
Quand le Maroc a atteint la demi-finale de la Coupe du Monde en 2022, tout le monde s’est emballé.
Mais avant d’être célébré, Regragui a surtout été invisible. Pendant longtemps.
Une carrière construite sans raccourci
Walid a grandi dans une banlieue parisienne. Fils d’ouvrier.
Pas de centre d’élite. Pas de club prestigieux en formation.
Il est passé par Ajaccio, Toulouse, Santander… des clubs “normaux”, loin des projecteurs.
On ne le décrivait pas comme un prodige. Il n’avait pas le charisme qui fait la une.
Mais il a toujours été sérieux. stable. constant.
Et surtout, il a appris en silence. À lire le jeu, à comprendre les dynamiques humaines.
Il a été défenseur, mais surtout observateur.
Et ça, on ne le voit pas tout de suite.
Mais c’est ce qui a construit son approche plus tard, comme coach.
Avancer même quand les autres ne voient rien
Quand il est devenu entraîneur, peu de gens misaient sur lui.
Il n’avait pas « le CV ». Pas la grande gueule. Pas l’aura attendue.
Mais il a fait ce qu’il savait faire : avancer.
Pas à pas. D’abord au FUS de Rabat. Puis au Wydad.
Il n’a pas attendu la reconnaissance pour construire. Il a travaillé comme si le moment viendrait.
Et il est venu.
Le bon moment, c’est rarement quand tu le veux
En août 2022, Walid est nommé sélectionneur des Lions de l’Atlas.
Trois mois avant la Coupe du Monde.
Pas le temps de préparer un grand plan. Pas le temps de se vendre.
Mais il n’en avait pas besoin.
Il avait des années de travail intérieur derrière lui.
Et ça se voit quand le moment arrive. Pas avant.
Il a repris une équipe fracturée, pleine de doutes.
Il a ramené des joueurs mis de côté.
Et il leur a surtout redonné de la confiance.
Pas avec des discours magiques.
Avec une posture. Une cohérence. Une écoute.
Ce qu’il a incarné
Il a mené son équipe jusqu’en demi-finale. Un fait historique.
Mais ce qui a inspiré des millions de personnes, ce n’était pas le score.
C’était la manière.
Un homme qui respecte son identité.
Qui ne cherche pas à imiter ce qu’il n’est pas.
Un coach marocain. africain. assumé. calme. clair.
Pas de chichi. Pas de drame.
Et moi, à ce moment-là, j’ai compris que le charisme, ce n’est pas ce que tu dis. C’est ce que tu dégages quand tu es pleinement aligné avec ce que tu fais.
Ce que je retiens, et que je partage ici
- Tu n’as pas besoin d’être exceptionnel pour avancer.
Tu as besoin d’être constant. D’apprendre. D’accepter d’être sous-estimé.
Ce n’est pas glorieux. Mais c’est ce qui fait la base solide. - Ta légitimité n’est pas liée à la validation extérieure.
Le moment juste arrive quand tu es prêt. Pas quand les autres te le permettent. - Rester fidèle à soi, c’est un choix stratégique.
Walid n’a pas surjoué. Il n’a pas changé sa manière d’être. Et c’est pour ça qu’il a touché les gens.
Parce qu’il est resté lisible. Authentique.
Et toi, tu en es où ?
Tu as peut-être une passion que tu nourris doucement.
Tu n’as peut-être pas encore la scène, ni l’occasion de te montrer.
Mais tu travailles, tu observes, tu construis. Et peut-être que tu te demandes :
“Est-ce que ça sert vraiment à quelque chose ?”
Je n’ai pas de réponse magique.
Mais je peux te dire ceci :
ce que tu fais dans l’ombre prépare ce que tu montreras à la lumière.
Et un jour, peut-être, ce sera toi qu’on citera dans une histoire inspirante.
https://www.rfi.fr/en/sports/20221210-regragui-ecstatic-as-morocco-write-history-at-world-cup
🔗 Le Monde – Morocco coach Walid Regragui: ‘We want guys who are sure they want to give everything’
https://www.lemonde.fr/en/le-monde-africa/article/2023/02/03/morocco-coach-walid-regragui-we-want-guys-who-are-sure-they-want-to-give-everything_6014327_124.html
🔗 FIFA – Regragui discusses Morocco’s miracle, Messi’s triumph and Wydad’s hopes
https://www.fifa.com/en/articles/walid-regragui-interview-coach-morocco-qatar-2022-wydad-fifa-club-world-cup